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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 13:56

REVUE DE PRESSE - Nicolas Sarkozy comptait sur cet unique débat télévisé de l'entre-deux-tours pour prendre l'ascendant sur François Hollande. Mais pour la plupart des éditorialistes ce jeudi, le débat "ne devrait pas provoquer de séisme électoral".


Les "Unes" de la presse du 3 mai 2012, après le débat d'entre-deux-tours de la présidentielle entre Nicolas Sarkozy et François HollandeLes "Unes" de la presse du 3 mai 2012, après le débat d'entre-deux-tours de la présidentielle entre Nicolas Sarkozy et François Hollande © TF1/LCI

S'ils distribuent bons et mauvais points, les éditorialistes de la presse nationale sont partagés lorsqu'il s'agit de désigner un vainqueur : François Hollande et Nicolas Sarkozy ont livré un débat tendu, mais sans que l'un ou l'autre ne semble prendre un avantage décisif, à quatre jours du second tour de l'élection présidentielle. Dans Libération, Nicolas Demorand juge que "François Hollande a marqué bien des points" face à Nicolas Sarkozy "pugnace, accrocheur, cherchant constamment le combat". Renaud Dély, du Nouvel Observateur, abonde dans ce sens. "Le candidat socialiste a largement dominé un duel télévisé au cours duquel Nicolas Sarkozy a semblé plombé par le poids de son bilan", écrit Renaud Dély. "C'est le député de Corrèze qui émerge comme la vraie révélation cathodique de la soirée."
 
Paul-Henri du Limbert a pour sa part assisté mercredi soir à un débat entre "un ancien et un moderne", le premier étant François Hollande, le second Nicolas Sarkozy aux yeux de l'éditorialiste du Figaro. "Tous les dirigeants qui, en Europe, depuis 2008, ont dû affronter un scrutin majeur (...) ont perdu", écrit-il sous une "Une" barrée du titre "Haute tension". "Mais ils n'avaient pas face à eux François Hollande, son langage daté et sa gauche disparate. C'est cette différence majeure qui donne toujours à Nicolas Sarkozy l'espoir de l'emporter sur le fil dimanche prochain."
 
Pour François Ernenwein, le président sortant a certes été légèrement dominateur mais cela ne devrait pas suffire pour être réélu. "Nicolas Sarkozy s'est révélé un débatteur pugnace, conduisant souvent François Hollande à adopter une attitude défensive sur ses propositions, sans être contraint par le candidat socialiste au même exercice d'argumentation sur son bilan ou son projet", écrit l'éditorialiste de La Croix. "Le chef de l'État a ainsi pu sans doute marquer des points. Mais, sans doute, sa domination n'a pas été à ce point décisive pour inverser la tendance installée de cette présidentielle où il est désormais en position de challenger." Françoise Fressoz, du journal Le Monde, résume : "On peut parler de match nul. Mais comme M. Hollande partait en position de favori, on peut dire qu'il reste le favori. M. Sarkozy n'est pas parvenu à le déstabiliser, alors que c'était vraiment son objectif de départ."
 
Rendez-vous "dimanche dans les urnes"
 
Même constat de match équilibré dans la presse régionale. Dans L'Est Républicain, Rémi Godeau estime que "ce rendez-vous qualifié de crucial, ne devrait pas provoquer de séisme électoral". Philippe Waucampt (Le Républicain Lorrain) a assisté à "un beau combat qui ne modifiera pas vraiment le rapport des forces dimanche", et note que "François Hollande, dans le comportement et l'attitude, a été le plus présidentiel des deux, jouant en quelque sorte le coucou du nid sarkozien". François Hollande "avait pour objet de montrer qu'il était capable d'avoir une stature présidentielle ; il a sur ce terrain marqué des points", affirme Patrick Pépin dans Nord Eclair.
 
Si le débat ne change rien, Daniel Ruiz (La Montagne) pense que "s'il est un point sur lequel les lignes ont sans doute bougé, c'est sur l'image d'un François Hollande 'taille patron'". "Sur la forme, cela ressemblait fort à un match nul, Hollande ayant un vrai talent dialecticien. Sur le fond, c'est une autre affaire. Au total, cela ressemblait néanmoins à un dialogue de sourds ayant peu de chances de faire bouger les lignes", observe Hubert Coudurier du Télégramme. "Aucun des deux candidats ne s'est effondré et chacun est resté dans son positionnement idéologique", constate de son côté Patrice Chabanet (Le Journal de la Haute-Marne).
 
Francis Brochet du Progrès a vu "un débat de crise, entre deux candidats de haut niveau." Dans Ouest-France, Michel Urvoy pense "ce débat aura pour principal effet d'ancrer les convaincus dans leur certitude". Au final, François Martin du Midi Libre sait comment "les Français, sans doute confortés dans leurs convictions, trancheront à leur manière le débat. Dimanche. Dans les urnes."

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